Retour sur l’Eductour de Chamrousse le 5 septembre 2019
- On 17 octobre 2019
L’Educ’tour Flocon Vert à Chamrousse, a réuni 40 acteurs des Vosges aux Alpes du Sud. Elus, directeurs d’office du tourisme, directeurs de domaine skiable, responsables développement durable et membre du comité Flocon Vert ont participé à cette journée conviviale et enrichissante. Le Flocon Vert et les bonnes pratiques mises en avant au travers de cette démarche ont constitué le fil rouge de la journée. Les échanges ont été nombreux et en voici le compte-rendu.
Des territoires diverses et variés
Afin de faire connaissance, les participants se sont présentés en fonction de leur territoire… et ont partagé leur intention pour cette journée
– Partager Des bonnes pratiques de développement durable
– Comprendre et découvrir le Flocon Vert
– Représenter une station engagée et les avantages du Flocon Vert
– Représenter le comité de labellisation Flocon Vert et soutenir la démarche
Le Flocon Vert, qu’est-ce que c’est ?
Camille Rey-Gorrez, directrice de l’association Mountain Riders
Le Flocon Vert est avant tout une démarche éducative et d’amélioration continue à destination des stations de montagne. Il a pour objectif de valoriser les actions de développement durable mises en place sur les territoires, d’être un outil permettant l’amélioration et le suivi d’une stratégie de développement durable et de constituer un réseau d’acteurs agissant au travers de la transition écologique.
Le processus de la démarche Flocon Vert a été présenté à l’ensemble des participants.
Les stations lauréates du Flocon Vert sont : la Vallée de Chamonix Mont-Blanc, Les Rousses, Châtel, Chamrousse, La Pierre Saint-Martin et Valberg et environ 25 stations sont entrées dans la démarche. Le Flocon Vert est un label valable 3 ans, ce qui permet la mise en place d’actions concrètes, mais aussi l’élaboration d’une stratégie de développement durable sur le long terme.
Le comité Flocon Vert à un rôle qui permet au Flocon Vert d’être entre la démarche et le label, afin d’avoir une vision à long terme et d’avoir une exigence importante. Il ne faut pas que le nombre de stations labellisées soit l’arbre qui cache la forêt et notamment l’avancée de la démarche. » Sebastien Galy, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
L’enjeu de la gouvernance.
Témoignage de Sophie Delastre chargé de mission environnement à Chamrousse, Patricia Leriche responsable QSE Régie Remontées Mécaniques Chamrousse & Vanessa Meiers responsable accueil et qualité.
Lors de nos accompagnements, nous nous sommes rendu compte de l’importance de co-construire les actions en faveur d’un développement durable sur les territoires. Afin de coordonner ces actions, le Flocon Vert préconise de mettre en place un comité de pilotage, adapté au territoire, dont l’objectif est de faire le suivi et assurer la mise en oeuvre de la stratégie de développement durable. Pour cela, il s’appuie sur un dispositif lui permettant de faire état des lieux des avancées et objectifs des différentes actions.
Sophie Delastre, Patricia Leriche & Vanessa Meiers, témoignent de leur implication dans ce comité de pilotage.
Sophie Delastre : « Depuis le début d’année un groupe de travail constitué de la mairie, des remontées mécaniques et de l’office du tourisme se réunit une fois par mois afin de réaliser le suivi des actions mises en place et celles à venir. Les actions de développement durable du territoire sont ainsi plus facilement partagées entre les structures et transmises au sein même des structures. Suite à ces réunions, nous mettons en place des groupes de travail ouverts à tous sur des thématiques précises afin de co-construire des actions avec l’ensemble des acteurs du territoire. Certains habitants nous contactent d’eux même afin de constituer un groupe de travail, le dernier en date est celui du compostage collectif. »
Patricia Leriche : « L’avantage de travailler ensemble permet d’avoir d’autres points de vues, de prendre du recul sur les actions en cours et de dédramatiser le développement durable. »
Vanessa Meiers : « La communication des messages au sein de nos structures et vers le public est facilitée, car nous avons connaissance de l’ensemble des actions en cours. »
Les échanges suites à ces témoignages
« Aux Rousses un processus de dialogue territorial a été mis en place avec les socio-professionnels de la station. Ce processus, animé par Mountain Riders, a abouti à l’installation de composteurs collectifs. » Ronan Cailleaud, Responsable QSE aux Rousses.
Ce processus est également en cours sur le territoire de Chamrousse, mais est encore en cours de maturation.
Quels outils sont utilisés pour faciliter vos échanges ? Un plan d’action est partagé et suivi par le groupe, grâce à un serveur commun qui facilite les échanges entre les différents acteurs. Les actions prennent plus de temps pour se mettre en place, mais aboutissent. Nous avons installé des conteneurs pour le tri en apport volontaire : même pour le salarié des remontées mécaniques. Un service de recyclages est également mis en place avec les fournisseurs, mais nous n’effectuons pas de contrôle. La plus grande difficulté est de changer les mentalités des salariés.
Quels temps de travail consacrez-vous au Flocon Vert ? Au sein de l’équipe de l’office du tourisme 200h de travail sont consacré au Flocon Vert car de nombreuses activités y sont liées par exemple les classes de neige qui se déplacent spécifiquement pour découvrir une station labellisée.
« L’idéal est que le Flocon Vert soit dans nos tâches sans qu’on se dise que ce soit Flocon Vert ! Par exemple, il nous a permis d’affiner le taux de co-voiturage de nos structures et de mieux visualiser l’impact de cette pratique informelle. » Patricia Leriche.
Sophie consacre 1/3 de son temps au Flocon Vert. Son poste est issu de la politique globale en matière d’environnement et de développement durable, il répond à un besoin sur le village et s’inscrit dans l’air du temps.
Comment sensibilisez-vous les visiteurs au Flocon Vert ?
La sensibilisation des visiteurs est réalisée :
– A la Maison de l’environnement, par un panneau sur le développement durable et les écogestes.
– Par l’office du tourisme avec la mise en place des étoiles de la randonnée : 3 médailles pour aller au lac et 1 médaille du Flocon Vert qui incite les visiteurs à ramasser les déchets sur la randonnée. De plus, le personnel d’accueil a intégré des messages de Développement Durable dans le discours de présentation de la station et le logo est présent dans le livret d’accueil.
– Aux remontées mécaniques, il y a la possibilité de réaliser une visite du PC neige. Le personnel est formé pour présenter le Flocon Vert et le Développement Durable sur le territoire.
La diversification touristique : le projet d’aménagement de la croix
Présentation par Franck Lecoutre directeur de l’office du tourisme
Considérant les enjeux climatiques les stations doivent penser leur tourisme sur les 4 saisons pour pérenniser leur activité en dehors du ski et atténuer la variabilité saisonnière touristique. Franck Lecoutre nous a présenté le projet d’aménagement de la croix avant de nous le faire découvrir sur le terrain. Il a été pensé en répondant à un fil rouge qui est constitué de 3 brins : la problématique économique, la réutilisation des équipement déjà existant et l’impact sur l’environnement.
La zone de la croix n’est pas accessible par la route, mais subit une forte pression touristique. Le projet vise à réguler les flux touristiques allant sur cette zone et valoriser les belvédères pour en faire des atouts touristiques. Peu d’équipements vont être ajouté à l’existant car la croix est déjà le site départ de nombreuses pistes, de plus les équipements installés nécessiteront une intégration paysagère. Les aménagements 4 saisons qui vont y être fait sont :
• Des parcours accessibles à tous, adaptés aux personnes à mobilité réduite, avec une dimension pédagogique et ludique : une boucle scientifique, une boucle grand espace.
• Des belvédères pour mettre en scène le panorama et les différents points de vue ;
• La création de contenus pédagogiques et touristiques, autour du paysage, de la géologie ou encore de la météorologie avec la réhabilitation de l’ancien bâtiment météo en observatoire ouvert au public.
L’aménagement global du site permettra d’amener les clients sur les centres d’interprétation, une zone de pique-nique sera également installée.
Quelques échanges suites à cette présentation :
Est-ce possible de monter avec les vélos ? Il est possible de monter à vélo à la zone de la Croix, mais il faut organiser les flux pour que l’ensemble cohérent et gérer l’impact.
Quel est le coût du projet ? Le projet est de 2,5 millions. Il est soutenu par la région et l’état.
Est-ce qu’un plafond du nombre de visiteurs a été fixé? Chamrousse rencontre des problèmes de sur-fréquentation et travaille actuellement sur cette problématique notamment sur le Lac Achard où un travail de sensibilisation est mené. La gestion des flux sur le site de la croix permettra de gérer l’impact sur l’environnement et de maintenir une dynamique économique.
Il y a-t-il du pastoralisme présent sur la zone de la croix ? Oui, mais un partage des zones existes.
Travaillez-vous avec le Massif de Belledonne ? Chamrousse est l’entrée principale du massif et la commune travaille main dans la main avec la Com Com du Grésivaudan, l’espace Belledonne et le département.
La maison de l’environnement : espace pédagogique et de valorisation des actions de Développement Durable
Présentation par Daniel Leyssieux président de l’association environnement Chamrousse et du patrimoine et Sophie Delastre chargée de mission environnement à Chamrousse
Le Flocon Vert est avant tout une démarche éducative ayant pour but d’accompagner la station au travers de la transition écologique, économique et sociale en cours. L’un des objectifs du cahier des charges est de sensibiliser le grand public à l’environnement et aux changements climatiques : la maison de l’environnement de Chamrousse est le lieu de rencontre pour être sensibilisé à l’environnement et au développement durable.
Daniel Leyssieux nous a présenté l’objectif du bâtiment et de l’association avant que Sophie Delastre nous présente les aménagements extérieurs.
La maison de l’environnement est issue de la réhabilitation de l’ancien chalet du CAF et de la création d’une nouvelle structure. L’objectif de cette maison et de cette association est de figer le passé et le présent et parler du futur, notamment de l’environnement, car Chamrousse est situé proche d’une grande métropole et que l’environnement est très présent sur le territoire. La maison de l’environnement souhaite donner les moyens de préserver la montagne au niveau local. Dans le conseil d’administration de l’association, sont présents : la fédération des alpages, fédération de chasse, Irstea, bureau des guides, mairie, régie, l’office du tourisme, et l’association Belledonne qui porte tous les projets de l’espace Belledonne.
La Maison de l’environnement est également utilisée comme point relai de l’office du tourisme, d’exposition de photos, d’accueil des groupes scolaires pour sensibiliser les jeunes et moins jeunes. Un partenariat est réalisé avec des apiculteurs pour sensibiliser le grand public.
L’extérieur de la maison des associations est un arboretum présentant plusieurs éléments : un ancien rouage des remontées mécaniques transformé en cadran solaire, des panneaux de sensibilisation : la faune et la flore locale, le développement durable et les écogestes à avoir lors des séjours & un rucher pédagogique.
Quelques échanges suite à cette visite de terrain
Est-ce que l’arboretum sera accessible l’hiver ? Pour le moment seul le bâtiment sera accessible, car il est utilisé comme point relai de l’office du tourisme. Une réflexion est en cours sur le déneigement du parcours.
Est-ce que les professionnels de la montagne ont accès à ce lieu ? Le bureau des guides et les accompagnateurs de montagne sont très bien intégrés dans la maison de l’environnement. Au mois d’août ils étaient très moteurs sur l’animation de la maison de l’environnement.
L’urbanisme levier du DD : En quoi Chamrousse 2030 sert la stratégie de DD de Chamrousse
Présentation de Serge Khavessian, directeur de la SEM Chamrousse Aménagement
Le projet de smart station s’inspire des principes du développement durable et a pour ambition que Chamrousse deviennent une station intelligente, élégante et connectée. Il veut également réunir le milieu humain, urbain et naturelle afin d’être intégré à la montagne. Le projet se base sur l’historique de la station pour qu’il y soit mieux intégrer et va développer l’utilisation d’énergie renouvelable (chaufferie bois, système de récupération sur les eaux grises, ombrière photovoltaïque). Chamrousse 2030 a pour vocation d’augmenter l’attractivité 4 saisons. Il est financé entièrement par des fonds privés et non par des fonds publics.
Les échanges sur le projet
Comment le projet est né ? Et a-t-il été co-construit ? Le projet est la réponse à une volonté communale de réhabiliter Recoin pour les habitants et les locaux. De plus, les bâtiments de ce secteur n’étaient plus aux normes et se dégradaient de plus en plus. Peu de concertations ont eu lieu en amont du projet et celui-ci en a sûrement souffert. Cependant des points d’informations et la concertation au fur à mesure du projet ont permis d’atténuer les questionnements. Sur les prochains projets Chamrousse a choisi d’intégrer les locaux beaucoup plus en amont.
Existe-t-il une charte d’engagement de développement durable ou d’offre éco-touristique pour les financeurs du projet ? Oui notamment au niveau des matériaux utilisés et de l’installation des panneaux photovoltaïques.
Est-ce que les producteurs locaux ont été consultés pour valoriser leurs produits ? Oui, un sondage des agriculteurs sur la valorisation des produits a été réalisé afin de faire correspondre l’offre à leur besoin.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la partie énergie renouvelable ? Le projet tend à utiliser 100% d’énergie renouvelable, cependant l’objectif est d’atteindre à minima les 60% à la finalisation des travaux. La consommation énergétique sera pilotée de manière intelligente afin de réduire les coûts. C’est avant tout un projet de réhabilitation qui intègre la technologie et la transition énergétique.
Est-ce que des logements saisonniers sont prévus dans le projet ? Oui, ils sont situés autour du lac et quelques un au coeur du village.
Avez-vous obtenue des permis ou un permis unique et globale pour l’ensemble du projet ? Nous avons dans un premier temps eu un permis pour construire la balnéo, le parking, l’hôtel et la salle de séminaire. Les autres permis viendront après. Les travaux débuteront le 30 novembre 2019 et s’arrêteront avec l’arrivée des premières neiges. Le chantier sera isolé pour maintenir l’attractivité et la vie de la station. Le parking sera utilisable avant la fin des travaux et sera payant.
Quelques mots à retenir :
Remerciement :
Mountain Riders remercie tous les participants présents lors de l’éductour Flocon Vert à Chamrousse pour leur présence et les échanges riches qui ont parcourus cette rencontre. Nous souhaitons également remercier les intervenants :
– Phillipe Cordon, Maire de Chamrousse.
– Jean-Pierre Rougeaux, Maire de Valloire et Président de la Commission Cimes Durables de l’ANMSM
– Patricia Leriche responsable QSE Régie Remontées Mécaniques Chamrousse
– Vanessa Meiers responsable accueil et qualité à l’office du tourisme de Chamrousse
– Franck Lecoutre, directeur de l’office du tourisme de Chamrousse
– Serge Khavessian, directeur de la SEM porteur de Chamrousse 2030
Nous remercions également Sophie Delastre, chargée de mission environnement à Chamrousse pour la co-organisation de l’éductour et son témoignage.
Nous remercions nos partenaires :
Document rédigé par : Alice Schrefheere, Assistante projet Flocon Vert
Le : 24/09/2019